La section CGT écrit à la Direction

La section CGT Fapt 78 du site de Teleperformance Guyancourt tient à vous alerter quant aux conditions de travail, aux conditions d’encadrement du personnel et au climat social qui règnent sur le site.

J’ai déjà fait part, en tant que salariée du site comme en tant que déléguée syndicale, d’un certain nombre d’inquiétudes, mais aujourd’hui la situation est alarmante pour de nombreux salariés, et je vous fais part de mes craintes quant aux conséquences sur la santé physique et mentale du personnel travaillant sur le site.

Sans être exhaustive, voici un certain nombre d’éléments :

Alors que c’était déjà une demande faite par le CHSCT de Montigny en perspective du transfert des salariés de ce site vers Guyancourt, il n’y a toujours pas d’organigramme des différents services du site. Ce flou, sur le poste réellement occupé, sur les responsables hiérarchiques ou les interlocuteurs, est évidemment préjudiciable au climat social en général.

Les salariés voient des plateaux se vider et le matériel être déménagé. Dans le même temps, du matériel n’est pas remplacé (photocopieuse du plateau multi), la fourniture de « petit matériel » (feuilles, stylo, cahier, agrafes) se fait au compte-goutte, quand elle a lieu…

Sur le plateau dit « multi clients » du 2eme étage, des conseillers, venant de Montigny ou reprenant après une période d’inactivité, sont formés jusqu’à 5 ou 6 activités différentes, de manière trop courte et rapprochée pour qu’ils maîtrisent les activités en question.

Sur l’activité Y, la direction a missionné une conseillère sur le poste de responsable d’équipe, sans la former ni lui donner les moyens nécessaire à une activité d’encadrement de proximité. Quand les tensions sont apparues au grand jour, la direction du site a du jour au lendemain mis fin à la mission de cette personne.

Sur l’activité B, le client donneur d’ordre a fait part en décembre d’un certain mécontentement, et ce sont les salariés qui traitent cette activité qui ont été fortement mis en cause. L’organisation de cette activité et les moyens accordés n’ont eux pas été abordés dans un premier temps : départ de deux personnes qui suivaient l’activité depuis le début, formation en 5 heures des nouveaux conseillers affectés (certains étant aussi envoyés sur d’autres clients, et n’ayant donc que peu de pratique) quand il est prévu deux semaines, absence de mise à jour des connaissances des salariés, de perspectives, de réunions d’équipe (ce qui semble être le cas de la majorité des services)… Le script informatique sur Performer est modifié sans que les conseillers, qui l’utilisent au quotidien dans le cadre de leur prise d’appels, soient consultés.

Au niveau du service informatique, la situation est particulièrement inquiétante. En quelques mois, le service a changé plusieurs fois de responsables, et je ne suis pas certaine que celui-ci soit clairement identifié aujourd’hui. Malgré leurs demandes, les salariés venant de Montigny n’ont pas bénéficié des formations leur permettant de s’adapter à leur nouveau poste de travail. La direction du site leur a il y a plusieurs mois tenu un discours sur le sureffectif dans leur service, suite à la décision d’un des agents de ne plus partir dans le cadre du Plan de Départ Volontaire. Cela a créé un climat de tensions, de suspicions, de « chacun pour soi », au détriment de la coopération au sein du service.

Alors que ces tensions étaient déjà vives, la direction a imposé un déménagement du service sur le site, regroupant tous les agents dans un seul bureau, sans consultation des salariés concernés ni du CHSCT du site.

Depuis ce déménagement, les conseillers du plateau D, séparés du bureau du service informatique par une paroi vitrée, font état de scènes quasi quotidiennes que l’on pourrait qualifier « d’engueulades », avec des échanges où le ton monte.

Deux salariés de ce service sont actuellement en arrêt maladie, ce qui ne peut qu’avoir des conséquences sur la charge de travail. D’ailleurs, il semble que les dépassements du temps de travail soient fréquents.

Des salariés de ce service nous ont fait part des relations tendues, de paroles de dénigrement, de non reconnaissance du travail fourni, de pressions…

[…]

De manière générale, l’organisation du travail et les méthodes d’encadrement apparaissent plus maltraitantes qu’orientées vers le bien-être au travail des salariés et leur coopération en vue d’améliorer la qualité du travail effectué. Cela inclut pour la CGT le manque d’autonomie et de marges de manœuvre dont peuvent disposer les directions localement, mais aussi les organisations du travail et procédures décidées au niveau du groupe, et qu’il faudrait appliquer de manière mécanique…

Il n’en reste pas moins que des situations graves se produisent sur le site, et qu’il nous semble urgent de faire cesser les pressions et important de remettre les choses à plat dans l’organisation du travail, afin de préserver la santé physique et mentale des salariés, mais aussi de restaurer un climat plus serein et plus agréable.