Le 21 août dernier, une centaine de vendeurs de souvenirs à la sauvette se sont affrontés aux forces de l’ordre près de la Tour Eiffel, quelques jours après qu’un de leurs collègues a été électrocuté dans le métro en voulant échapper à un des nombreux contrôles policiers. Originaires d’Afrique Noire ou de la péninsule indienne, ces travailleurs à la sauvette, tout comme les Roms dont le travail consiste à mendier, ne le sont que parce que patronat et pouvoir politique en ont décidé ainsi. Durcissement des conditions de régularisation et d’asile, de regroupement familial, non renouvellement de titres de séjours, voilà ce qui fait des « sans papiers »..

Nous avons tous les mêmes aspirations : vivre dignement, être respecté dans notre travail, pouvoir nous loger, améliorer nos conditions d’existence et celles de nos proches.

Mais combien sommes-nous à nous sentir en infraction permanente, à hésiter à faire confiance à ceux que nous côtoyons, à ne pas savoir où dormir ou comment se soigner ? Qui n’a jamais appréhendé un contrôle de son travail ou un entretien d’évaluation ? Qui n’a jamais rêvé de plus de soutien de ses collègues, de coopération plutôt que de compétition entre services et équipes ? Combien peuvent dire aujourd’hui que leur salaire suffit à vivre pleinement ou que leurs conditions de vie ne sont en rien précaires ? Qui n’a jamais enfreint des consignes pour pouvoir faire son boulot de manière utile aux autres ?

C’est ça aussi, le travail à la sauvette !

Notre travail de syndiqué, au quotidien, c’est tenir le cap de la solidarité, du refus des pseudo-solutions basées sur la désignation de boucs émissaires. L’aggravation des difficultés économiques et sociales n’est en rien une excuse aux comportements racistes ou discriminatoires, ni à l’adhésion aux thèses d’extrême-droite, incompatible avec nos valeurs syndicales.

La CGT est un syndicat de transformation sociale, qui « agit pour une société démocratique, libérée de l’exploitation capitaliste et des autres formes d’exploitation et de domination, contre les discriminations de toutes sortes, le racisme, la xénophobie et toutes les exclusions», comme l’indique le préambule de nos statuts confédéraux.

Le 11 octobre, tous dans l’action

Dans le monde entier, les populations et notamment les salariés et les précaires, sont en lutte. De la Tunisie au Chili, de la Chine à l’Egypte, de la Syrie à la Grèce, du Portugal au Royaume-Uni, grèves, manifestations, occupations, se multiplient et s’enchaînent.

La CGT, la CFDT, la FSU, UNSA, Solidaires ont décidé d’une grande journée d’action interprofessionnelle le 11 octobre. Dès maintenant, mettons tout en œuvre pour renforcer les mobilisations nécessaires à l’amélioration de nos conditions de vie et de travail !